Monsieur le Directeur Académique,

Demain 12 février se tiendra le Comité National de Suivi de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires.

A cette occasion le SNUipp national va remettre son contre-rapport qui donne la parole aux enseignants (10 000 réponses d’écoles et d’enseignants).

Il a pour but de faire un état des lieux quantitatif et qualitatif des conséquences de cette réforme, pour ceux qui l’ont mise en place, mais aussi pour celles et ceux confronté(e)s aux propositions d’emploi du temps des collectivités territoriales, sur les apprentissages scolaires et sur les conditions de travail des enseignants.

En cas de non prise en compte par le Ministre de ces réalités, le SNUipp-FSU quittera la séance.

A de multiples reprises, la profession s’est mobilisée pour une autre réforme des rythmes ( grèves, manifestations,pétitions). Il est resté fidèle à son opposition au décret Darcos en refusant le statu quo. Pour autant, il a combattu le décret Peillon qui ne résout rien, dégrade les conditions de vie et de travail des enseignant(e)s et représente un facteur d’inégalités dans l’école au travers des inégalités territoriales. Le SNUipp-Fsu continue à revendiquer la suspension de la réforme et la réécriture de ce décret .

Pour nous le ministre s’est trompé de réforme : quid de l’allègement des programmes, d’un véritable calendrier annuel équilibré, d’un abaissement horaire journalier significatif, d’une revalorisation financière conséquente, de l’abaissement des effectifs, de la reconstitution des postes de Rased, d’une formation initiale et continue de qualité...

Une autre réforme des rythmes efficace pour l’école doit obligatoirement conjuguer réussite de tous sur le temps scolaire et amélioration des conditions de travail de tous les personnels.

Un cadrage national fort est indispensable tout en laissant des possibilités de dérogations à l’initiative des conseils d’école et dans l’intérêt du service public d’éducation national.

Les activités périscolaires doivent être assurées pour tous les enfants sur tout le territoire avec les financements nécessaires, afin de respecter les principes de qualité, d’égalité, de laïcité et de gratuité. Ces activités ne doivent pas empiéter ou se substituer aux apprentissages scolaires, la place et le rôle de l’école doivent être respectés.

Le SNUipp-FSU dénonce la mise en concurrence des écoles, fondée sur l’offre péri-éducative proposée aux familles.

De même il dénonce dans cette réforme que ce soient les choix budgétaires, politiques ou des contraintes d’organisation qui prévalent sur l’intérêt des élèves..

Le SNUipp-FSU rappelle également son attachement au statut de fonctionnaire d’Etat des enseignants et son refus de toute dérèglementation. Il dénonce les conséquences de la mise en place actuelle de la réforme qui impacte les obligations de service de plusieurs catégories de personnels (Remplaçants, décharge de service...) et il portera dans les discussions au Ministère son opposition au projet de décret d’annualisation des obligations règlementaires de service.

Il sera vigilant et dénoncera toute tentative de limitation d’accès aux temps partiels au prétexte de la mise en place de nouveaux rythmes.

Le SNUipp-FSU refuse également que la politique de décentralisation se traduise par un transfert des missions des écoles aux collectivités territoriales.

Nous porterons à nouveau, au sein du comité national de suivi de la réforme des rythmes, l’ensemble de ses revendications et afficherons les réalités et les difficultés rencontrées sur le terrain. Nous avons fait déjà inscrire dans les rapports des préconisations, comme la nécessaire prise en compte de l’avis du conseil d’école, la gratuité et l’intérêt de temps de concertation avec les personnels du périscolaire.

Ce comité a rendu un rapport au ministre le 23 décembre qui précise la revendication de réécriture de la réforme portée par le SNUipp-FSU. En désaccord avec les principaux éléments de son contenu, le SNUipp-FSU ne s’est pas associé à ce rapport.

Une réforme, c’est pour du mieux et celle-ci n’en prend pas le chemin.

Dans le même temps, face au blocage du ministre, la question de la grève reste posée.

Nous avons pris connaissance des projets des communes des Alpes-Maritimes.

A noter que 47 communes n’ont pas répondu pour des raisons diverses et souvent politiques ce que nous ne cautionnons pas.

Pour autant le SNUipp-FSU ne peut se satisfaire de ce qui se passe dans le département.

Le SNUipp-FSU dénonce la non-consultation ou les consultations de façade engagées par certaines municipalités des Alpes-Maritimes et des emplois du temps fondés sur des restrictions budgétaires plutôt que dans l’intérêt des élèves et des personnels. A-rythmie, allongement de la pause méridienne, sorties tardives, occupation des salles de classe , horaires différents dans certaines communes, peu de projets spécifiques pour la maternelle, des projets proposés par les conseils d’écoles ou les équipes non discutés ou refusés car "hors-décret" : pour le SNUipp-FSU, des lignes rouges ont été franchies.

Au final, le sentiment de gâchis prédomine. Une réforme qui agit comme un levier de découragement là où, au contraire, notre profession a besoin d’une reconnaissance mobilisatrice.

La réforme des rythmes actuelle ne valorise pas l’esprit d’initiative des enseignants. On ne changera pas l’école sans s’appuyer sur celles et ceux qui la font au quotidien.

Un délai supplémentaire vient d’être accordé aux Maires.

Nous vous demandons de procéder au ré-examen des propositions d’emploi du temps des collectivités territoriales contestées (Vence, Cannes, Menton, Grasse, Biot..) et que la voix des enseignants portée par le SNUipp-Fsu 06 (160 écoles ont répondu) soit entendue dans les meilleurs délais et en amont des opérations du mouvement.

Déclaration du SNUipp-FSU 06 au Comité de suivi départemental des rythmes scolaires du 11 février

Déclaration du SNUipp-FSU 06 au Comité de suivi départemental des rythmes scolaires du 11 février